HUR

Hommage à la musique de Christian VANDER

(Soleil 19-20 // CD)

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Extraits mp3

Écoutez le CD 2

CD 1
01 – Üdü Wüdü (Minimum Vital)
02 – Kobah (Olivier Wursten Olmos)
03 – Mekajak (sur des motifs de M.D.K. – Blasquiz)
04 – Hamtaak (Pochakaite Malko)
05 – Braveheart (Vision de Zëss – Marcus)
06 – Aïna (John Trap)
07 – Ronde de nuit (Alifair)
08 – Cosmos / A Fïïeh (Ain Soph Aur)
09 – Aïna (Post Image)
10 – Malawëlëkaahm (Thollophonie)
11 – Dondaï (Musique Noise)
12 – The Last Seven Minutes ( Patrick Gauthier)

CD 2
01 – Titilbon (Setna)
02 – Malaria (Simon Steensland)
03 – Otis (Jafis)
04 – Africa Anteria (Forgas Band Phenomena)
05 – Klaus Kombalad (Guapo)
06 – Stand in the Light (Spiritual – Mapop & The Rotules)
07 – Cosmos (Jannick Top)
08 – « La » Dawotsin (Gerard Prevost Trio)
09 – Ëk Sün Da Zëss (Bruno Heuze)
10 – Waïnsaht!!! / Wlasik Steuhn Kobaïa / Da Zeuhl Wortz Waïnsaht (Neom)
11 – Ëmëntëht-Rê (Erik Baron / D-Zakord)
12 – Maahnt (Ptäh Sextet)
13 – Köhntarkösz (Maignan/Lavergne/Bigot)

Après la très réussie compilation Hamtaï !, Alain Juliac remet ça ! Et c’est au tour de Hur ! Hommage à la musique de Christian Vander de célébrer la musique de Christian Vander. Les raisons ne manquent pas. Outre le dixième anniversaire du label Soleil Zeuhl chez qui est publié ce double album, 2009 marque surtout le quarantième anniversaire de la création de l’hydre zheul, Magma, dont l’influence, à l’instar de son contemporain King Crimson, dépasse très largement la sphère des initiés fanatiques.

Une question se pose sans détour : Hur ! n’est-il pas qu’un doublon de Hamtaï !, dont le succès, au moins artistique, a sans doute donné l’idée d’un remake à Alain Juliac ? Le disque fait appel aux même principes que son prédécesseur, contient quasiment le même nombre de pièces de musique, allant des débuts de Magma jusqu’à l’expérience Offering et, last but not least, laisse souvent s’exprimer les mêmes musiciens que son prédécesseur. On pense non seulement aux grandes éminences de la galaxie Magma tels que Klaus Blasquiz et Jannick Top, mais également à Morgan Ågren, Steve Shehan, François Thollot, Marcus (alias Cramus, le fils de Stella, dans Hamtaï !), Patrick Forgas, Patrick Gauthier. Il pourrait s’agir là d’une critique mais ce n’est certainement pas le cas ! Tous ces musiciens ont largement compris la richesse de l’œuvre de Christian Vander et proposent des approches nouvelles éminemment intéressantes. De plus, d’autres artistes viennent achalander avec bonheur cette brochette initiale.

Le retour du guitariste, voilà comment aurait dû s’intituler ce nouveau volume d’hommage. Entre un Olivier Olmos, le fils d’un ancien guitariste de Magma, et ses soli hallucinants dans « Kobah », et la vision metal prog d’un Marcus, les as de la six-cordes sont très bien représentés dans Hur !, conférant un son bien plus rock à la musique de Vander. Outre les attrayantes prestations de Blasquiz et Top, il est à retenir la participation de Minimum Vital dans une version acoustique magnifique de « Üdü Wüdü » (même si proche de la version originale), des Japonais de Pochakaite Malko (quel violoniste !), du post rock hallucinant de Guapo, le funk blues de Mapop qui en met plein les rotules, et l’on en oublie ! Évidemment, chaque auditeur préférera telle ou telle interprétation selon ses goûts mais, dans leur très grande majorité, les participations à ce double album sont dignes d’éloge. On regrettera juste quelques petites fautes de goût comme la maigre présence (dans le mix) de l’énorme Morgan Ågren, dont la batterie est malheureusement noyée sous des tonnes de voix et de claviers de Simon Steensland.

Jazz, rock, musique nouvelle, la richesse de la musique de Christian Vander permet des relectures étonnantes (souvent de la part des artistes les plus éloignés de sa sphère) dont le compositeur lui-même ne doit pas rester insensible (l’étrange reprise d’Erik Baron/D-Zakord). Plus qu’un doublon de Hamtaï !, Hur ! en est le complément indispensable. Le pari d’Alain Juliac semble une nouvelle fois gagné !

Jean-Daniel KLEISL (www.progressia.net)

Voilà bien une initiative inté­ressante : revisiter la musique de Vander en partant des débuts de Magma pour ensuite s’étendre vers les rivages d’Offering. Deux CD, 25 plages et une pléthore d’interprètes venus des quatre coins de la planète.

Ce qui rend cette entreprise particulièrement intéressante c’est qu’une totale li­berté a été laissée aux formations et autres collaborations éphémè­res. En fait, presque tous ont déconstruit la musique du leader de Magma pour la réinterpréter sous des formes parfois surpre­nantes. Une seule ne passe pas la rampe de mes oreilles, c’est le collectif Marcus avec son appro­che métal progressif habillé de cuivres. Pour le reste, vous allez voyager dans les contrées expéri­mentales et bruitistes, le jazz-rock, le funk, le nu-métal, le RIO, la saut, l’e-music, le jazz traditionnel et, bien sûr, de la zeuhl pur jus. Ce panel vous laisse deviner la grande variété d’interprétations proposées ici. Que ce soient des morceaux ciblés, des fragments pris isolément ou globalisés dans une structure plus ambitieuse ou tout simplement des constructions inspirées de l’esprit de la musique originelle, votre cerveau est convié à un passionnant jeu de piste auditif. À ce petit jeu, même s’il faut considérer ce double album comme un tout, il y a des moments de bravoure et de félicité musicale à mettre en exergue.

Et, d’emblée, Minimum Vital nous livre une interprétation acoustique de Udü Wüdü belle à pleurer même si elle reste très fidèle à l’original. Le Kobah d’Olivier Olmos (le fils de Claude, guitariste historique sur MDK) laissant une six-cordes à l’avant-plan est irrésistible. Les Japonais de Pochakaite Malko, emmenés par le violon virtuose d’Akira Tsuboy, donnent une vi­sion de Hamtaak (un 45 tours de ’71) toute en finesse. Francois Thollot explore le plus obscur des albums – mais magnifique – de la famille Magma (Tristan et Iseult), Setna confirme qu’il fait partie des groupes de premier plan dans ce créneau si particu­lier et Neom, après un premier album plus qu’intéressant, prouve qu’il ravive avec classe la flamme de la zeuhl française. Patrick Forgas et son collectif tutoient les étoiles, Jannick Top nous y emmène carrément et le trio Maignan/Lavergne/Bigot nous livre une courte mais délicieuse citation de Köhntarkösz. Et puis, il y a encore Klaus Blasquiz, Erik Baron, Jean-Pascal Boffo, Patrick Gauthier, Simon Steensland, Morgan Agren…

Le son est gé­néralement excellent et ce CD est joliment mis en évidence par une présentation simple mais soignée. À l’arrivée, le projet d’Alain JuIiac est une totale réussite et offre aux amoureux de musique « autre » une incursion aussi riche qu’ori­ginale dans l’univers unique de la musique de Christian Vander. Beau !

A. QUANIERS – PROG-RESISTE n° 58 – (progresiste.com)

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